Vous la voyez comment, vous, votre vulnérabilité ?
"Devant la mort nous serons comme à notre naissance, radicalement privés de toute puissance. C’est à cette faiblesse en nous que l’amour devrait s’adresser pour ne jamais se perdre."
Christian Bobin, Ressusciter
La vulnérabilité, je l'ai longtemps considérée comme un trait à camoufler (j'ai bien essayé de l'éradiquer, mais j'ai réalisé que c'était peine perdue). Entre quête de perfection et image bien lisse à montrer au monde, cette vilaine vulnérabilité n'avait vraiment pas sa place. Elle signifiait faiblesse, fragilité, défaillance.
Alors que je m'efforçais d'enfouir cette faille par laquelle je pourrais être touchée, je sentais bien, en même temps, que je me fermais à de magnifiques possibilités. C'est par cette même faille que le monde pouvait me toucher, pour le pire ou le meilleur. Et ma foi, en y réfléchissant bien, le pire me pénétrerait de toute manière, s'il devait arriver. Quant au meilleur, en revanche, il ne pourrait pas s'offrir à moi, si je ne lui ouvrais pas ma porte.
C'est bien cela la vulnérabilité :
Une ouverture à la vie.
J’observe, parmi toutes les personnes que j’accompagne, tellement de tiraillements qui sabotent la joie de vivre. Nous voulons maîtriser parfaitement notre vie, en contrôler tous les paramètres, gérer nos émotions comme notre compte en banque, et en même temps nous devons faire face à un environnement perpétuellement mouvant. Au travail, l’incertitude est reine : réorganisations, restructurations, pression, hyper-connections… C’est tellement déstabilisant ! Oui, nous sommes vulnérables. Toutes et tous.
C'est là le (gros) lot de notre condition humaine.
La clé réside dans un mot : l’acceptation. Lâcher la prise à laquelle nous nous accrochons fermement, dans un désir de contrôle de notre vie. Lâcher l'emprise. Accepter de ne pas avoir de prise sur certains événements. Il ne s’agit pas de renoncer à agir, mais de cesser de réagir – cesser de réagir dans la frustration, la peur ou le ressentiment. C’est essentiel pour pouvoir choisir une réponse qui laissera ensuite plus de place à la joie. Cela commence par l’acceptation de toutes ces émotions qui nous habitent. Accepter pour mieux laisser passer. Et accepter de se laisser toucher.
Au-delà de la « confiance en soi », on cultive une attitude de confiance face à la vie. De confiance en la vie. Si la vie était notre plus fidèle amie, nous pourrions nous détendre, nous reposer sur elle, nous laisser aller dans ses bras. C’est de cela qu’il s’agit : une ouverture, en tout confiance. Se laisser être vulnérable.
Alors oui, au travail, se relâcher et se détendre peut paraître totalement inapproprié, voire risqué. Pourtant, cela vaut la peine d’essayer. Car si la joie frappe à votre porte et ne rencontre que blindages et verrous, elle passe son chemin. Nous voudrions si souvent que les choses soient différentes de ce qu’elles sont. Pourtant, en ouvrant vos yeux, et votre cœur, une autre vision peut apparaître : la joie n’est peut-être pas si loin !
S’ouvrir à la joie implique d’accepter de s’ouvrir aussi à la peine. Ce sont les deux faces d’une même médaille. Il y a là une prise de risque, une mise en danger. Cette attitude de confiance engage votre vulnérabilité. Faire confiance, c’est prendre le risque d’être touché, même blessé. C’est ouvrir son cœur, un cœur tendre qui sait qu’il peut prendre des coups, et qu’il s’en sortira bien vivant.
C’est assumer sa vulnérabilité, et cesser de se méfier de la vie.
Dans l’univers professionnel, cela veut dire : accepter de ne pas tout maîtriser - sa carrière, ses projets, ses collègues… - et de peut-être aussi d'être déçu. Et c'est sur cette voie de la vulnérabilité que les plus belles rencontres se font : rencontres avec la beauté, la douceur, la vérité, l'amour...
C'est dans l'espace de la vulnérabilité que l'âme s'émeut et murmure.
Ces mots de l'âme, ceux qui parlent de votre mission, de vos aspirations, sont autant de lumières sur votre chemin de vie.
J'ai créé un guide gratuit pour vous aider à vous poser les questions essentielles sur ce chemin. Pour raviver la flamme de la joie au travail en invitant la vulnérabilité, comme notre alliée. Je vous invite à le découvrir ici :
Anne-Valérie Rocourt
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