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Méditer au travail : 3 conseils (décalés) pour commencer

Méditer au travail, c’est possible ! Il faut d’abord lâcher quelques clichés qui ont la vie dure : pas besoin de réserver une plage d’une heure en silence dans votre agenda surchargé, il n’est pas nécessaire d’être assis immobile sur un coussin, et vous n’avez pas à vous vider la tête absolument. Méditer, c’est accessible à tous, même au cœur d’une journée tourbillonnante, même si vous pensez trop, même si vous avez déjà du mal à trouver du temps pour tout le reste.

Alors, une fois que vous avez rangé au placard tous les prétextes que vous dégainez pour ne pas essayer, si vous tentiez l’aventure ? Car c’est bien d’une aventure qu’il s’agit, une aventure à la découverte de vos paysages intérieurs.

Pour vous aider à faire les premiers pas, voici trois conseils – un peu décalés. En route !

Commencez minuscule

Souvent, on décide de ne pas méditer avant même d’avoir commencé, simplement parce que le challenge semble inaccessible. On croit que, pour bien faire, il faudrait être assis sagement sur un coussin de méditation durant au moins vingt minutes, ou trente minutes, ou une heure (peu importe) et ceci tous les jours. Le challenge est trop exigeant. Ou alors on se lance, puis on s’arrête au bout de quelques jours, parce que… c’est trop ! Et en plus, être assis ainsi à ne rien faire, alors qu’on a tant à faire, c’est vraiment exaspérant. D’autant plus que les débuts peuvent être exaltants, ou ingrats. Tout est possible sur ce chemin.

Et si vous commenciez petit, tout petit, vraiment minuscule ? Minuscule comme une respiration. Minuscule et magnifique. Une respiration : un inspir et un expir. Deux secondes dans votre journée. Cette respiration en conscience, cette respiration emplie de toute votre attention, c’est votre méditation. Respirer et méditer. Respirer vraiment, comme si ce souffle-ci était le dernier. En étant pleinement présent(e) à ce mouvement de la vie qui vous anime, en ressentant chaque vibration de l’air qui s’unit à votre corps, vous êtes au cœur de la pratique de la méditation.

En vous asseyant à votre bureau, en allumant votre ordinateur, avant de décrocher le téléphone… chaque instant est propice à cette respiration emplie de conscience. Et qui sait, après avoir été présent(e) sur un inspir et un expir, peut-être aurez-vous envie de tenter l’expérience de deux, ou trois ? Puis, subrepticement, votre souffle vous portera peut-être un jour sur une danse un peu plus longue encore ?

Alors, cette minuscule méditation-là vous semble-t-elle possible ?

Découvrez quelques conseils en vidéo :

Les pieds sur terre

Il y a une perception largement répandue : la méditation est un entraînement de l’esprit, et donc n’a que faire du corps. Si on médite, c’est avant tout pour cultiver un esprit plus attentif, plus concentré, plus bienveillant… et le corps n’a rien à faire dans ces affaires-là. J’écris cela avant d’autant plus d’entrain que cela a été une de mes premières surprises, en commençant mon chemin de méditation. J’aimais bien l’idée que la méditation était une pratique spirituelle, donc de l’esprit, donc pas du corps. Mon corps allait donc pouvoir rester tranquille, à vivre sa vie (ou sa semi-vie) de son côté. J’ai déchanté ! Il m’a fallu justement commencer par réhabiter mon corps, renouer avec ses sensations, écouter ses messages. Nous sommes des êtres incarnés ; nos sens et notre corps nous offrent une caisse de résonance merveilleuse pour entrer en lien avec tout ce qui se passe autour de nous, et en nous.

Méditer au travail, c’est aussi apprendre à rétablir un lien avec ce corps qui est là, assis derrière ce bureau, debout devant cette machine à café, en train d’écrire rageusement un mail ou d’écouter distraitement les échanges lors d'une réunion. Notre corps est notre interface avec tout ce qui se joue dans notre environnement de travail. Et pour entrer en amitié avec lui, c’est très simple. Commencez juste par porter votre attention sur vos pieds. Observez quelles sont les sensations dans chacun de vos deux pieds. Si vous êtes assis, il se peut que vos pieds soient entrecroisés, crispés, recroquevillés. Voyez si vous pouvez les poser bien à plat sur le sol, et ressentir ce contact avec la terre. Quand vous êtes debout, ressentez le poids de votre corps sur vos pieds qui vous portent. En marchant, observez les mouvements extraordinaires qui vous permettent d’avancer.

Les pieds sur terre, bien sur terre, c’est un précieux premier pas sur le chemin de la méditation.

Faites l’escargot

J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle : méditer au travail, c’est ralentir. La mauvaise nouvelle, c’est que cela vous semble une gageure. Comment ralentir dans vos journées tellement denses et intenses ? Vous avez déjà du mal à discerner entre l’urgent et l’important (si vous avez besoin d’aide, vous pouvez lire cet article : « L’urgent s'impose, l’important s'ose »), alors si en plus méditer au travail c’est ralentir, vous préférez ne même pas vous y risquer ! Et si je vous disais qu’il s’agit de ralentir pour vivre avec moins d’intensité débridée, mais vivre plus intensément, profondément ?

La bonne nouvelle, c’est que ralentir, cela peut s’expérimenter… doucement – ou plutôt en douceur. Regardez l’escargot : il avance à vitesse… d’escargot ! Certes, c’est la première de ses caractéristiques. Et aussi, il épouse dans sa marche tous les contours de ce qui se présente sur son chemin. S’il y a un obstacle, des aspérités, des accidents sur son terrain, il continue de tracer son chemin. Son long corps ondule et embrasse tout ce qui advient. Il garde son rythme lent, et progresse avec assurance. Alors si, de temps en temps, vous vous mettiez dans la peau – ou la coquille – d’un escargot ? Vous pourriez alors vous autoriser à ralentir, le temps de quelques instants : marcher lentement entre deux réunions, boire calmement votre café, prendre quelques secondes pour regarder le ciel… et voir si ainsi vous vous sentez, peut-être, plus intime avec la vie.

La sagesse de l’escargot est riche d’enseignements.

Méditer au travail, comme à la maison, en vacances ou ailleurs, ce n’est pas sorcier. Cela commence en toute simplicité par respirer, se poser (avec son corps), ralentir. Et si vous posez l’intention d’expérimenter, avec un tout petit peu d’attention et de curiosité, vous y arriverez...

Où ? Nulle part !

Car il n’y a nulle part où aller. N’est-ce pas magnifique ? Vous êtes dubitatif ? Rendez-vous dans un prochain article pour bercer ensemble cette question…

Anne-Valérie Rocourt

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