Leçons d'un papillon (et pas celles que vous croyez !)
Alors que je traversais Paris en scooter, entre deux rendez-vous, j'ai senti tout à coup une présence. Non, personne n'avait sauté au feu rouge sur ma selle arrière ! Cette présence était juste là, sous mon nez mais si discrète : un papillon s'était posé sur mon compteur.
Je roulais, et je l'observais. Il bougeait timidement, se contentant de marcher sur la surface vitrée. Peut-être se trouvait-il bien ainsi, à l'abri du vent ? Mais même à l'arrêt, il ne voulait pas s'envoler. J'ai soufflé dessus pour l'aider à prendre son envol, mais il restait là, marchant tout doucement, sur ses pattes frêles.
J'ai commencé à me sentir responsable de ce petit être. Etait-il blessé, avec une aile brisée, l'empêchant de s'envoler ?
Et je le voyais marcher péniblement, comme embarrassé par ses ailes, se tortillant pour gagner quelques millimètres de terrain.
Oui, justement, c'était le poids de ses ailes qui l'empêchait d'avancer.
Et j'ai pensé à toutes ces femmes que j'accompagne. Magnifiques papillons, qui s'acharnent à marcher, et n'arrivent pas à progresser. Elles continuent de faire comme avant, quand elles n'étaient que chenilles équipées de pattes.
Elles n'ont même pas réalisé qu'elles se sont transformées en papillons.
Ces femmes, elles me disent qu'elles ne sont pas à la hauteur, qu'elles ne sont pas assez "bien", qu'elles tournent en rond.
Là, j'ai envie de leur dire : mais ne voyez-vous pas que vous êtes devenue papillon ? Volez !!! Cessez de marcher. Volez !
Oui, voler fait peur quand on n'a jamais volé auparavant. Il faut être prête à chuter. C'est différent de tout ce que vous avez fait précédemment. Vous ne savez pas comment vous y prendre, alors que c'est votre nouvel état d'être.
Alors vous préférez continuer de marcher, jusqu'à être certaine de savoir voler. Mais les meilleurs manuels de la terre ne remplaceront jamais votre premier essai, votre premier envol.
Vous êtes arrivée à votre stade d'évolution où il est vain de continuer à essayer de mieux marcher. Cela ne vous aidera pas à mieux voler. Vous avez vos ailes. Vous êtes censée voler maintenant. Et maintenant que vous en êtes équipée, elles gênent votre capacité à marcher.
Vous devez arrêter de marcher pour commencer à voler.
Vous devez commencer à voler pour savoir voler.
Vous êtes prête.
Vous devez lâcher votre ancienne identité pour devenir celle que vous voulez être. Celle que vous êtes appelée à être.
Oui, au début ces grandes ailes sont un peu embarrassantes, vous ne savez pas trop comment les déployer. Mais vous saurez seulement en les déployant.
Alors, comment savoir si vous êtes un papillon marchant sur un compteur ?
Premier indice : Vous vous épuisez à la tâche, vous êtes en lutte permanente, vous travaillez dur... pour des résultats décevants. Vous avez le sentiment de ne pas avancer. Vous portez lourd. Comme le papillon qui marche tout pataud.
Deuxième indice : Vous essayez de vous conformer à votre environnement : tout le monde marche, alors il faut bien marcher... Et surtout il vous semble prudent de cacher vos ailes pour ne pas paraître trop singulière. Mais c'est tellement lourd à porter.
Troisième indice : Vous avez une vision tellement courte, le nez sur le compteur. Et parfois vous vous sentez frustrée de votre manque de perspectives. Vous sentez que vous passez à côté de magnifiques paysages. Il vous manque la hauteur, l'horizon, la grand vision.
Quatrième indice : Vous avez peur de tomber, vous avez peur d'échouer. Une partie de vous choisit la sécurité de la marche, mais vous savez bien que l'autre partie, votre partie ailée, serait prête à prendre des risques, car la vie d'un papillon est si courte !
La transition vers le papillon nécessite de lâcher tout ce que vous avez appris quand vous marchiez, et tout recommencer, avec l'esprit du débutant.
Car vous ne pouvez pas renoncer à vos ailes. Vous ne pouvez pas dire : non merci, je les remets au vestiaire ! Vous avez deux options : continuer à marcher péniblement avec ces ailes si pesantes et encombrantes.... ou voler.
Dans votre évolution, il y a un temps pour mieux apprendre à marcher, pas à pas, progressivement. Et il y a un temps pour arrêter de marcher, et passer au niveau suivant.
Métamorphose.
Oui, c'est difficile de renoncer à ce qui marchait bien, ou pas trop mal.
Oui, c'est inconfortable de s'élancer avec ses ailes quand on n'a jamais volé.
Souvent vous préférez saboter vos ailes plutôt que de lâcher tout ce que vous maîtrisez pour plonger dans le grand inconnu.
Dans quels domaines de votre vie êtes-vous un papillon marchant plutôt que volant ?
Où pourriez-vous trouver l'élan de prendre votre envol ?
Et si vous vous posez la question d'un accompagnement pour déployer vos ailes, je vous propose une session au téléphone, gratuite, pour clarifier si c'est le bon accompagnement et le bon moment pour vous (places limitées et réservées aux femmes vraiment motivées !)
Anne-Valérie
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